PARTICIPANTS
Mark Brisley
Directeur général et chef, Fonds Dynamique
Robert Cohen
Vice-président et gestionnaire de portefeuille
PRÉSENTATION
Mark Brisley : Vous écoutez On The Money de Fonds Dynamique, une série de balados qui vous donne accès à certains des portefeuillistes les plus aguerris en gestion active ainsi qu’à des maîtres à penser dans le domaine de la finance. Lors de nos rencontres, nous posons à nos invités des questions pertinentes afin de connaître leur point de vue sur la conjoncture et de recueillir leurs conseils sur la manière de composer avec le contexte actuel. Bonjour et bienvenue à ce nouvel épisode de la série On the Money.
Je suis Mark Brisley, directeur général de Fonds Dynamique. L’environnement actuel est caractérisé par l’incertitude que suscitent à l’échelle mondiale la santé humaine, les économies et les marchés. Il n’y a donc rien de surprenant à ce que l’or attire l’attention à titre de placement et de catégorie d’actif. On décrit souvent le métal jaune, qui est un produit de base, comme une valeur refuge pour les investisseurs. En août 2020, le prix de l’or a touché un sommet record, dépassant le niveau de résistance annoncé de 2 000 $. Il fluctue autour de ce niveau depuis.
Des stimulants sans précédent ont été injectés dans l’économie mondiale. Je m’entretiens aujourd’hui avec Rob Cohen, vice-président et gestionnaire de portefeuille à Fonds Dynamique, qui se spécialise dans l’industrie minière, particulièrement dans l’or. Rob travaille dans le domaine des placements depuis 1998, année où il s’est joint à Dynamique. Auparavant, il a travaillé comme ingénieur en minéralurgie auprès de sociétés exploitant des mines de cuivre et d’or au Canada, au Chili ainsi qu’en Australie.
Grâce à son expérience et à son savoir-faire dans l’industrie et sur le terrain, il jouit d’un point de vue unique qu’il peut mettre à profit au moment d’analyser la viabilité financière et géologique de projets. Il a grandi dans une famille d’ingénieurs miniers, au sein de laquelle il a développé son intérêt et sa fascination pour le secteur. Marchant dans ces pas, il a visité des centaines de sites miniers dispersés sur six continents durant sa carrière. En tant que gestionnaire, il veille sur des portefeuilles concentrés de métaux précieux et de ressources. Ainsi, il investit dans des sociétés de grande qualité qui sont dotées de dirigeants possédant de solides connaissances techniques et une longue feuille de route témoignant d’une affectation judicieuse des capitaux.
Rob Cohen gère trois fonds communs, soit le Fonds de métaux précieux Dynamique, la Catégorie aurifère stratégique Dynamique et la Catégorie de ressources stratégique Dynamique. Rob, nous sommes heureux de discuter avec vous aujourd’hui. Je vous remercie de votre présence.
Rob Cohen : Merci beaucoup, Mark.
Mark : Penchons-nous d’abord sur le concept selon lequel l’or est une catégorie d’actif, ainsi que sur les expressions valeur refuge et couverture contre l’inflation. Pouvez-vous commencer par nous dire en quoi il s’avère avantageux de détenir de l’or dans un portefeuille?
Rob : Selon moi, l’or constitue l’actif monétaire par excellence. Il s’agit du seul métal que les banques centrales du monde entier utilisent pour garantir leurs réserves de change. Vénéré comme actif monétaire depuis des milliers d’années, l’or est employé avant tout pour protéger le pouvoir d’achat d’un dollar. Beaucoup de gens mesurent toujours tout en termes de coûts, que ce soit en dollars, en euros ou dans une autre monnaie.
Ils font une fixation sur les prix. Le problème, quand on se sert de l’argent papier comme mesure, c’est que le pouvoir d’achat de cet instrument se détériore avec le temps. Quand le prix de l’or augmente, il faut en fait se dire que la valeur du dollar diminue. Or, le cours du métal jaune est surtout exprimé en monnaie américaine. Le prix de l’or s’élève à un peu moins de 2 000 $ US l’once en ce moment. Il faut se demander combien d’onces d’or on peut acheter avec un dollar. Le chiffre obtenu baisse avec la valeur du dollar. Détenir de l’or permet donc de protéger le pouvoir d’achat.
Mark : Il s’agit d’un point de vue historique fort intéressant. Dans le contexte de 2020, surtout en ce qui concerne l’économie et les politiques monétaires et budgétaires, en quoi les perspectives de reprise ainsi que les mesures de relance adoptées à cause de la pandémie constituent-elles des arguments en faveur d’un investissement dans l’or?
Rob : Il s’agit d’une excellente question. En réponse à la crise sanitaire, les dirigeants ont essentiellement adopté des politiques monétaires très conciliantes et des mesures d’assouplissement quantitatif aux quatre coins du globe. Aux États‑Unis, la masse monétaire M2 a pris énormément d’expansion. À ces facteurs s’ajoutent les taux d’intérêt et les taux réels négatifs. En effet, on obtient un résultat négatif quand on soustrait le taux d’inflation du taux des obligations à 10 ans. Tous ces facteurs combinés ont propulsé le prix de l’or. La situation devrait persister dans un avenir prévisible, vu la pandémie.
Mark : Revenons à l’or et aux monnaies. Comment le métal jaune se comporte-t-il en dollars canadiens et américains, en euros ou en yens? Existe-t-il une corrélation entre le rendement de l’or et la manière dont les administrations publiques à l’échelle planétaire gèrent les taux d’intérêt et la masse monétaire?
Rob : Pour répondre simplement à cette question, disons que l’or a progressé dans presque toutes les monnaies que nous mesurons, qu’il s’agisse du billet vert, du huard, de l’euro, du yen ou du rouble. Cette situation reflète les initiatives de stimulation monétaire et d’assouplissement quantitatif mises en œuvre aux quatre coins du globe. Le niveau d’endettement des pays du G7 atteint des sommets inégalés. Si on additionne les dettes des États, des particuliers et des entreprises, on obtient un résultat correspondant à 250 % du produit intérieur brut dans la plupart des pays développés. C’est très élevé. Le seul moyen acceptable de composer avec un tel niveau d’endettement pour les gouvernements consiste à attiser l’inflation.
Mark : Les discussions au sujet de l’or tournent souvent autour des lingots et de l’or physique. Le métal jaune ayant fait très bonne figure, nous avons entendu toutes sortes de nouvelles et d’histoires au sujet du lingot. En fait, les actions aurifères ont aussi eu le vent dans les voiles au cours de la dernière année. Pouvez-vous discuter de la relation qu’entretiennent ces deux types de placements et de ce qui les différencie? Quels facteurs les investisseurs doivent-ils prendre en considération pour décider s’ils miseront sur les lingots plutôt que sur les actions?
Rob : Parlons d’abord de l’or physique. Lorsqu’un investisseur détient des lingots ou des certificats, il possède réellement une once d’or s’il a acheté une once d’or. Quand le prix progresse de 1 %, la valeur de son avoir augmente aussi de 1 %. C’est une relation très simple. Par ailleurs, un épargnant qui achète des actions aurifères acquiert en fait des titres d’une société ouverte qui représente des mineurs.
Il s’agit d’un concept différent. Cela revient à investir dans la rentabilité d’un exploitant de mines d’or. Par exemple, supposons que le prix de l’or monte de 1 %. Si un investisseur possède de l’or physique, il a gagné 1 %. Dans le cas d’une entreprise qui dégage une marge bénéficiaire de 50 %, toutes choses étant égales par ailleurs (si les coûts se maintiennent et que les parquets tournent rond), l’investisseur se retrouve avec une hausse de 2 % de la valeur de ses actions. Il tire un plus grand profit du prix de l’or.
Cela dit, les actions aurifères comportent des risques. Il existe en finance ce qu’on appelle le rapport risque-rendement. Si vous détenez des actions d’une société aurifère, vous tirez un meilleur parti du cours de l’or. Vous profitez également du succès de l’entreprise au chapitre, par exemple, des activités d’exploration. Si vous possédez une once d’or physique, cette once ne se multipliera pas. Vous aurez toujours une once d’or. En revanche, si vous investissez dans un exploitant qui découvre une tonne d’or, vous obtenez en quelque sorte du métal jaune moyennant des coûts extrêmement faibles. Voilà une source de plus-value.
À l’inverse, les activités minières peuvent mal tourner, que ce soit en raison d’une situation politique ou d’un problème technique faisant en sorte que la mine n’atteint pas sa production projetée. Tout est une question d’équilibre entre le risque et le rendement.
Mark : Vous venez de discuter des différences entre les lingots et les actions aurifères ainsi que des répercussions de l’or sur les portefeuilles à l’échelle mondiale. J’aimerais parler un peu de l’incidence des placements aurifères sur les mandats que vous gérez à Dynamique. Pouvez-vous nommer quelques-uns des principaux facteurs qui différencient votre portefeuille de métaux précieux de l’indice S&P/TSX aurifère, par exemple? Dans quelle mesure y a-t-il chevauchement entre ce mandat et le repère? Comment leur pondération se compare-t-elle en ce qui concerne la production par rapport à l’exploration, la capitalisation boursière, les régions, etc.?
Rob : À Dynamique, nous ne voulons pas offrir aux investisseurs ce qu’ils arrivent à obtenir d’eux-mêmes. Par exemple, les épargnants peuvent aisément acheter des titres d’un fonds négocié en bourse qui reproduit le repère moyennant des frais assez bas. Nous souhaitons proposer un produit différent et beaucoup plus raffiné qu’un indice aurifère. Ce type de repère constitue un regroupement de toutes les sociétés minières par capitalisation boursière, et qui, évidemment, ne comprend pas certaines entreprises plus petites. Il s’agit d’un indice pondéré, semblable au S&P/TSX.
À Dynamique, nous avons accès à beaucoup d’information. Nous connaissons très bien le secteur aurifère à l’échelle planétaire. Généralement, la moitié des titres que nous détenons sont inscrits à la cote de la Bourse de Toronto, probablement le principal lieu d’échange mondial des actions aurifères. Le deuxième en importance est la bourse d’Australie, sur laquelle nous concluons aussi beaucoup de transactions. Cela nous distingue beaucoup de nos concurrents, même ici au Canada. En effet, environ 45 % de notre portefeuille est constitué de valeurs négociées au pays des kangourous.
Nous affichons également un certain penchant pour les sociétés de mise en valeur. Environ la moitié de l’actif du fonds est investi dans des entreprises parvenues au stade de production de l’or, tandis que le reste du portefeuille table sur d’autres qui se trouvent à une étape avancée de la mise en valeur ou à différents degrés d’avancement dans la phase d’exploration, moment où elles sont prêtes ou presque à mener une étude de faisabilité préliminaire ou complète. Ces entreprises se font habituellement avaler par des consœurs de plus grande taille qui veulent croître ou maintenir leur niveau de production et qui procèdent souvent par acquisitions.
Le secteur fonctionne plus efficacement ainsi. Les petits joueurs se chargent du travail d’exploration, et les gros saisissent les meilleures occasions qui se présentent à l’échelle mondiale. De notre côté, nous misons aussi sur ceux que nous considérons les plus prometteurs. Nous sommes très pointilleux à ce sujet. Par ailleurs, la composition du fonds diffère grandement de celle de l’indice de référence. En fait, sur les 35 à 40 titres que peut comporter le fonds à un moment donné, seulement quatre ou cinq font également partie du repère.
Mark : Voilà qui démontre bien que vous avez recours à une démarche active. Les investisseurs et leurs conseillers s’intéressent beaucoup aux fluctuations du prix de l’or, qui a essentiellement suivi une trajectoire ascendante. Certaines personnes ont l’impression qu’elles ont loupé le coche dès qu’un actif a atteint un sommet, comme ce fut le cas de l’or récemment. Or, quels sont les risques de hausse et de baisse à ce stade-ci pour un investisseur qui envisage d’ajouter des positions aurifères dans son portefeuille? Que diriez-vous à celui qui se demande s’il a manqué le bateau?
Rob : Ce genre de questionnement n’a rien de nouveau pour moi. Je l’entends depuis que je me suis joint à Dynamique il y a plus de 20 ans. Pendant ce temps, le prix de l’or est passé de 250 $ à 2 000 $ l’once en dollars américains. Chaque fois qu’il augmente un peu, disons de 100 $ ou 200 $, des investisseurs s’exclament : « Oh, ça y est! Il doit avoir plafonné. » À mon avis, essayer de prédire les mouvements d’un marché quelconque revient pratiquement à s’adonner à un jeu de hasard.
Il vaut mieux diversifier son portefeuille en investissant un peu dans quelques actifs non corrélés entre eux. Il suffit de lire un journal ou une revue financière, ou toute autre publication de ce type, pour conclure que l’or affiche le moins de corrélation avec les autres catégories d’actif. Or, une corrélation nulle n’est pas négative. La catégorie d’actif ne monte pas quand les autres reculent. Cela signifie seulement que les catégories peuvent évoluer à l’unisson au cours de certaines périodes, puis prendre des directions opposées.
C’est ainsi qu’on élabore un portefeuille. Voilà donc une des principales raisons de miser sur une catégorie d’actif comme l’or. J’ai déjà parlé du pouvoir d’achat de la monnaie papier. Selon moi, le métal jaune constitue l’un des actifs durables par excellence, car il est divisible et liquide. L’immobilier constitue un autre exemple d’actif durable permettant aux investisseurs de maintenir leur pouvoir d’achat au fil du temps. Par contre, une personne qui possède une maison et qui a besoin de liquidités ne peut pas se départir d’une seule pièce de l’habitation; elle doit vendre la propriété au complet.
L’immobilier présente beaucoup de coûts de friction. L’or constitue une bonne solution de rechange et devrait faire partie de tout portefeuille. Pour déterminer la pondération adéquate, un investisseur devrait toujours faire appel à un conseiller financier. Je pense par ailleurs qu’une participation nulle serait une erreur.
Mark : Il s’agit d’excellents conseils. Dans de récents bulletins, vous avez formulé des commentaires intéressants sur l’or comme valeur refuge, mais également sur ce qui attend le monde. Vous avez parlé des élections qui auront lieu cette année chez nos voisins du Sud et qui n’ont probablement jamais été aussi polarisées depuis la guerre civile. Vous avez également mentionné qu’il y a toujours de l’agitation sociale quelque part dans le monde. De plus, vous avez évoqué la possibilité que le monde soit mal outillé ou dans le déni à propos de la COVID-19, ce qui a permis sa propagation. Pensez-vous toujours que le métal jaune constituera une valeur refuge tant que la pandémie sévira?
Rob : Vous venez de faire un bon résumé de commentaires que j’ai faits précédemment. Je ne parierais pas contre ces facteurs. Le S&P 500 a progressé fortement pendant de nombreuses années. Cependant, nous ne savons pas ce qu’il arrivera à l’issue des élections américaines. Si les démocrates les remportent, les impôts augmenteront certainement, ce qui pourrait donner lieu à une volte-face du marché boursier.
Si, au contraire, les républicains gagnent, l’agitation civile pourrait s’intensifier. Étant donné que nous n’avons aucune idée de ce qui se passera, une certaine protection, sous la forme de placements dans l’or, s’avère judicieuse à mon avis. Je trouve la période actuelle intéressante, mais comme je l’ai dit dans mon dernier commentaire, je ne tournerais pas le dos aux positions aurifères.
Mark : Merci pour cette discussion fascinante et pour avoir partagé votre point de vue avec nous aujourd’hui.
Rob : Cela a été un plaisir, Mark. Merci beaucoup.
Mark : Merci à tous d’avoir écouté cette édition de On The Money de Fonds Dynamique. Mon nom est Mark Brisley. Nous souhaitons vous rappeler que les conseils financiers sont plus importants que jamais, surtout en ce moment. Vous venez d’écouter un autre balado On the Money de Fonds Dynamique. Pour en savoir davantage sur Dynamique et sa gamme complète de fonds, communiquez avec votre conseiller financier ou visitez notre site Web à dynamic.ca.
Orateur: Ce document audio a été préparé par Gestion d’actifs 1832 S.E.C. aux fins d’information seulement. Les points de vue exprimés au sujet d’un placement, d’une économie, d’une industrie ou d’un secteur du marché en particulier ne doivent pas être considérés comme une recommandation d’achat ou de vente ni comme des conseils en placements. Ils ne dénotent par ailleurs aucune intention d’achat ou de vente des gestionnaires de Gestion d’actifs 1832 S.E.C. Ces points de vue peuvent changer à tout moment, selon l’évolution des marchés et d’autres facteurs. Nous déclinons toute responsabilité quant à sa mise à jour.
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