Résilience à la retraite : préservation des actifs en périodes de fluctuations des marchés

26 juin 2023

David De Pastena, vice-président, Solutions de portefeuilles, explique les raisons pour lesquelles les fonds de retraite peuvent s’épuiser plus rapidement que prévu. Il discute de la réalité du prolongement de l’espérance de vie et de son effet sur les rendements.

PARTICIPANTS

Éric Hallé
Animateur, Vice-président régional, est du Canada

David De Pastena
Vice-président, Solutions de portefeuilles

Éric Hallé: Vous écoutez On the Money de Fonds Dynamique, une série de balados qui vous donnent accès à certains des gestionnaires de portefeuille les plus aguerris en gestion active ainsi qu'à des leaders d'opinion dans le domaine de la finance. Lors de nos rencontres, nous posons à nos invités des questions pertinentes afin de connaître leur point de vue sur la conjoncture et de recueillir leurs conseils sur la manière de composer avec le contexte actuel. Bienvenue à notre balado On the Money. Mon nom est Éric Hallé, vice-président régional est du Canada pour Fonds Dynamic et j'anime la version française de la série.

Aujourd'hui, nous allons explorer les défis auxquels les investisseurs peuvent être confrontés à l'approche de la retraite. La retraite peut être un nouveau chapitre passionnant dans la vie, mais elle comporte également son propre ensemble de défis financiers uniques. À l'aide de notre invité, nous approfondirons les sujets tels que la gestion des risques, la maximisation des revenus de retraite et la navigation des fluctuations de marché. Pour nous aider à naviguer cette phase critique de votre parcours financier, nous sommes accompagnés de monsieur David De Pastena.

David possède plus de 20 ans d'expérience dans les conseils aux clients et la gestion d'actifs institutionnels. Au cours des neuf dernières années, son attention s'est surtout portée sur le travail individuel avec plus de 500 conseillers financiers qu'il a aidé à systématiser leurs processus de placement. Il possède par ailleurs une connaissance approfondie de la composition de portefeuille et des placements spécialisés. Monsieur De Pastena détient les titres suivants, CFA, CMT, CAIA, CIM et le FCSI. Bonjour David.

David : Bonjour Éric, plaisir d'être ici.

Éric : David, selon toi, comment se sentent les retraités ces temps-ci face à la hausse de l'inflation et la volatilité des marchés ?

David : On ne va pas se cacher Éric. L'année de 2022 était assez difficile pour tout le monde, mais je dirais surtout pour des pré-retraités puis des retraités. Il y a des statistiques qui nous démontrent que le monde ils ont plus peur en ce moment de manquer l'argent que de mourir. C'est quand même assez grave puis même je pourrais te donner un autre statistique pas loin de 3/4 du monde sont très mal à l'aise avec leur situation financière ici au Canada. Les investisseurs en général sont très mal à l'aise, mais même plus les pré-retraités.

Parce que si nous regardons la situation pour un pré-retraité l'année passée en 2022, ils ont été dans un portefeuille équilibré toujours constant, puis s'ils ont eu des rendements d'un portefeuille équilibré en général, ils ont possiblement perdu -15, -12, -13 % dans leur portefeuille. Pour quelqu'un qui cinq ans de la retraite, si nous regardons une planification puis ils sont 5 ans de leur retraite, genre ils ont 60 ans puis va prendre la retraite à 65. Ces personnes-là avec les rendements de l'année passée sont possiblement forcées de prolonger leur retraite de trois, quatre, cinq ans. En même temps, on voit ça avec une situation où l'inflation était beaucoup plus élevée que les dernières années.

Il ne faut pas oublier l'inflation, c'est assez important parce qu'on parle d'inflation, mais la réalité c'est qu'on a moins si notre revenu n'est pas indexé. On peu moins avoir une qualité de vie. Chose constante si nous continuons dans le temps avec une inflation assez élevée de 4-5 % après 10 ans, on a la moitié des moyens pour acheter de tout. Ça veut dire que notre qualité de vie diminue. Tout ça amène à sorte que les pré-retraités ils ont peur un petit peu. Les retraités définitivement, ils ont peur de manquer d'argent. Ça rend la situation et le monde assez mal à l'aise.

Éric : Merci pour la mise en contexte David. Quand tu parles d'avoir plus peur de manquer d'argent que de mourir, je pense ça montre un scénario quand même assez extrême. Par la suite, tu mentionnes prolonger sa retraite possiblement trois, quatre, cinq ans. Certainement pas des mots que les gens aiment entendre ou voudraient entendre. Pourquoi est-ce que tu penses que les retraités risquent de manquer d'argent ?

David : Éric, il peut avoir plusieurs raisons pour laquelle quelqu'un peut manquer d'argent, mais je vais prendre quelques-uns qui sont les plus importants dans mon opinion, c'est les dépenses, la volatilité puis l'espérance de vie. Ces trois-là sont les facteurs je te dirais qui contribuent à la manque d'argent ou en avoir assez à la retraite. Il faut toujours les considérer, ces facteurs-là sont assez importants pour les retraités.

Éric : David tu as mentionné trois raisons : dépenses, volatilité et espérance de vie. Est-ce que tu pourrais nous parler un petit peu plus, élaborer un petit peu sur qu'est-ce que tu peux dire par l'espérance de vie ?

David : J'ai des bonnes nouvelles pour toi Éric. Selon les experts en biotechnologie, puis en espérance de vie, on va vivre plus longtemps. Juste depuis les 100 dernières années, on a prolongé la vie de 50 %, qui est une bonne nouvelle pour tout le monde. Même les experts, ceux qui travaillent dans le tout ce qui est biotechnologie, développement génétique entre autre est un secteur fascinant en termes de qu’est-ce qui se développe-là. Les experts prévoient que les humains vont vivre-- Il va y avoir 7 fois plus de monde qui vont vivre plus que 100 ans. Sept fois plus, ça fait beaucoup de monde sur la terre qui vont vivre plus longtemps. Il ne faut jamais oublier deux choses qu’il faut considérer.

Il y a l'espérance de vie et puis il y a l'espérance de santé. C'est juste parce qu'on va vivre plus longtemps, ça ne veut pas dire que notre santé va suivre en même temps. C'est important d'y penser parce que ça amène des enjeux assez importants. Premièrement, si nous vivons plus longtemps, exemple, l’espérance de vie je pense, c'est 82 ans pour un homme et puis 85 ans pour une femme en moyenne. Si nous vivons 15 ans de plus, exemple, on vit jusqu'à 100-130 ans, il ne faut pas oublier que si nous avons un portefeuille de décaissement, puis on vit sur notre portefeuille, il faut pratiquement doubler nos rendements puis les attentes de rendement.

L'espérance de vie, de vivre plus longtemps, ça amène un enjeu d'être forcé d'avoir plus de rendement, sinon ça ne dure pas aussi longtemps. L'autre affaire, c'est que si nous vivons plus longtemps, j'avais parlé d'espérance de santé. Il ne faut pas oublier que nous vivons plus longtemps, ça veut dire qu'il y a des fortes chances que nos dépenses dans nos dernières années, exemple, cinq ou dix dernières années, vont être beaucoup plus élevées. Pour la simple et bonne raison, c'est que nos besoins de soins de santé vont être beaucoup plus élevés, surtout dans un système public qui est assez chargé.

Éric : Merci David. Si on vient mélanger un peu la volatilité des marchés, qu'est-ce que tu pourrais nous expliquer en termes de comment et pourquoi cette volatilité risque d'influencer les portefeuilles des retraités ?

David : C'est une très bonne question parce que la volatilité est un facteur qui peut être la différence entre réussir et pas réussir la retraite. Une chose qui est importante, c'est que la volatilité a augmenté depuis les dernières années pour atteindre le même rendement. C'est un peu difficile à concevoir parce qu'on a eu quand même une hausse de marché de 2016 à 2021 qui était incroyable. Il y a une expression d'économie. Il ne faut pas oublier si nous regardons les statistiques pour atteindre le même rendement, la volatilité mesurée par les cas types a augmenté.

Si nous regardons, puis si vous ne croyez pas, regardez les cinq dernières années, les corrections, les baisses de marché sont beaucoup plus violentes, donc ça veut dire qu'ils descendent beaucoup plus vite et sont beaucoup plus fréquents qu’ils étaient dans les années 80 ou dans les années 30-40, peu importe. On a une hausse de volatilité qui est importante. Les raisons pour laquelle ça se passe, il y a plusieurs raisons. Une des raisons, je crois, c'est les participants dans le marché. On voit en ce moment, puis on l'a vu en 2021, on voit que monsieur, madame tout le monde peut rentrer dans le marché puis changer le marché.

On l'a vu avec les MIM Stock en 2021 que des jeunes qui investissaient dans les différentes MIM Stock ont bougé le marché. Ils ont même mis certaines hedge funds en faillite. Les participants sont importants. Si nous regardons les participants, on voit que beaucoup du volume du marché, ça veut dire que les stocks transigent, exemple sur la S&P 500 aux États-Unis, on voit qu'il y a beaucoup de robots et l'intelligence artificielle. Ça veut dire que le volume est beaucoup plus élevé à cause de ce genre de système-là. Il y a qu'est-ce qu’ils appellent le high frequency trading qui fait en sorte que ça augmente le volume d'une façon importante.

Les participants a monter le volume du marché fait en sorte qu'on a plus de volatilité. C'est une des raisons. Il y a plusieurs autres raisons, mais c'est une des raisons pour laquelle le marché est peut-être plus volatile, puis va être de plus en plus volatile dans le futur. Le problème, c'est que la volatilité pour une période de décumulation, donc un portefeuille de quelqu'un retraité qui décaisse de leurs actifs. Exemple, ils ont monté un portefeuille d'accumulation pendant 40 ans, puis après ça, ils deviennent un retraité ou ils ont 65 ans ou peu importe l'âge puis ils décaissent leurs actifs. Quand tu mélanges des retraits avec un portefeuille de décumulation avec la volatilité, c'est dangereux.

Si nous regardons la recherche, qu'est-ce qui est important ? Ce n'est pas nécessairement les investissements. Qu'est-ce qui est plus important ? Des fois, c'est quand on prend notre retraite. Parce que la réalité c'est qu'on ne sait pas 20 ans à l'avance si la première journée de notre retraite est une période de baisse de hausse ou de marché qui va sideways comme on dit en anglais. On ne sait pas dans l'avenir qu'est-ce qui va arriver.

Exemple, si nous regardons, tu avais pris ta retraite à 1937, tes actifs ne duraient pas longtemps parce que c'est un marché baissier. Si on a pris notre retraite en 1980, notre portefeuille de retraite a monté, mais on ne le sait pas 20 ans à l'avance. Il faut présumer que les marchés vont être de plus en plus volatiles. Il faut présumer puis mettre une stratégie en place qui favorise ou que peu importe ce qui se passe, qu'on est prudent, puis peu importe ce qui se passe dans le marché qu'on est préparé.

Éric : Ce que je retiens de tes propos, David, c'est qu'une volatilité accrue et un début de décaissement peuvent être une combinaison potentiellement très dangereuse pour les retraités. En ce qui concerne les dépenses, quelles sont les répercussions sur la retraite et quels éléments les retraités doivent ils prendre en compte ?

David : Répondre à ces questions-là, avec mes expériences quand j'étais conseiller financier en 2001, donc il y a assez longtemps. Dans mon temps, quand on donnait du conseil, les règles étaient simples. On assumait que tu avais juste besoin de 70 % de ton revenu à la retraite et t'étais correct et puis on assumait aussi qu’à 65 ans jusqu'à 75 ans, tu dépensais le plus, puis rendu à 75 ans, tu restais chez vous, puis tu ne voyageais plus, puis ces affaires-là. Aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui ont changé. D’un, la génération des baby-boomers qui rentrent à la retraite aujourd'hui, ils ont un niveau d'endettement beaucoup plus élevé que leurs grands-parents.

Ça se peut qu’une partie de notre revenu nécessaire à la retraite, a besoin de payer une dette. Ça veut dire qu'on a besoin de plus. Aussi la fameuse règle de 4 %. C'est important de savoir que si nous regardons après 4 %, ça veut dire que si nous diminuons le capital de plus que 4 % par année, 40 000/1 million, on augmente les risques de manquer d'argent de plus en plus. L'autre facteur, c'est le facteur de soins de santé. J'avais parlé de l'espérance de vie, j'avais parlé de l'espérance de santé. Si nous regardons aujourd'hui, puis je vais donner un exemple de ma vraie vie, ma mère, après avoir vécu malheureusement qu’est-ce qu'on a vu se passer pour nos aînés en 2020 dans les maisons de personnes âgées.

Elle n'a pas aimé la situation. Elle n’a pas aimé qu'est-ce qu'elle a vu. Elle se pose la question : « Est-ce que je devrais avoir assez d'argent ? Est-ce que je vais en avoir besoin plus pour mes soins de santé, puis mes soins à long terme ? » Les dépenses, les règles du passé, ils ont peut-être besoin de changer si on ne l'a pas déjà changé. Il faut considérer, un, comment on rentre à la retraite, deux, c'est quoi nos plans dans les dernières années, puis qu'est-ce qu'on aimerait avoir comme qualité de vie ? Ça, ça peut affecter grandement nos dépenses évidemment si nos actifs vont prolonger jusqu'à la fin de nos jours. C’est des facteurs assez importants. Il faut toujours revoir c'est quoi nos attentes à l'intérieur de notre planification financière.

Éric : Merci David. Vu cette situation, que peuvent faire les retraités ?

David : Éric, je vais proposer une idée que j'appelle la décumulation de garde-manger versus verger. Exemple, si nous regardons la philosophie garde-manger, je sais que ça a l'air intéressant, c'est qu'il y a une philosophie, un garde-manger. Quand on a faim, on mange tout ce qu'il y a dans le garde-manger, puis quand il n’y en a plus, il n’y en a plus. Ça, c'est un petit peu la tradition dans les phases de décumulation qui se passent en ce moment. Ça veut dire qu'on va prendre notre portefeuille d'investissement, puis on va décaisser, puis s’il n’y en a plus, il n’y en a plus. Si la volatilité est mélangée dans tout ça, ça augmente les probabilités qu'on manque d'argent.

Je propose de peut-être passer à l'autre stratégie. C'est la stratégie, le verger de pommier. Exemple, on va prendre les pommes à chaque printemps, puis on va manger ça, mais nos arbres sont encore là. À chaque année, toute chose constant, on peut toujours manger perpétuellement. C'est l'équivalent d'avoir un portefeuille qu'on ne fait pas nécessairement des retraits, mais que c'est un flux de trésorerie. On investit dans des actifs. J'appelle ça un portefeuille qui génère un chèque de paie, un portefeuille qui génère du revenu ou de flux de trésorerie biologique, des investissements qui génèrent ça perpétuellement.

Qu'est-ce qu'arrive ? C'est que ça nous donne l'opportunité d'avoir du revenu de 40 000, 50 000 sur 1 million sans jamais toucher le capital. Le capital, ça peut fluctuer évidemment, avec le marché, mais ça ne va jamais affecter toutes choses constant notre revenu. De l'autre côté, si nous approchons la réalité de la retraite avec la philosophie un petit peu garde-manger où on va faire un retrait, quand on fait un retrait mélangé avec la volatilité, comme j'ai mentionné, on rentre dans une situation où on augmente les probabilités de manquer d'argent.

Je propose au Monde de considérer c'est pertinent, une stratégie de dire : « Si mon portefeuille peut distribuer un revenu de façon biologique, les investissements génèrent ce revenu-là , peut-être on peut diminuer les chances de manquer d'argent à la retraite. »

Éric : Je crois qu'on va tous se rappeler de l'analogie. On doit donc manger des pommes et conserver les pommiers versus vider le garde-manger. Sur ce, David, je te remercie pour ton temps et tes opinions.

David : Merci Éric.

Éric : Comme en témoigne notre devise « Investir dans les bons conseils », nous encourageons les investisseurs à faire équipe avec un conseiller qualifié. Merci d'avoir été des nôtres. Passez une excellente journée et à la prochaine.

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