Décès d’un proche

Transfert d’actifs

 

Régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER)

Si votre conjoint ou conjointe avait des REER, un remboursement de primes correspondant à la valeur des placements détenus peut vous être transféré en franchise d’impôt. Plusieurs choix s’offrent à vous :

  • transférer l’argent dans un REER;
  • transférer l’argent dans un FERR;
  • transférer l’argent dans une rente enregistrée auprès d’un assureur.

Rentes

Si votre conjoint ou conjointe recevait une rente à terme dont vous êtes la rentière ou le rentier remplaçant, vous commencerez à toucher les paiements restants.

Fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR)

Si votre conjoint ou conjointe avait un FERR, vous pouvez en recevoir le solde sous forme de prestation désignée. Pour recevoir ce montant en franchise d’impôt, vous avez trois choix :

  • transférer l’argent dans un autre régime en franchise d’impôt, par exemple un FERR ou un REER (si vous avez 71 ans ou moins);
  • acquérir les actifs du FERR – vous commencerez à recevoir les paiements et devrez acquitter l’impôt sur les retraits annuels;
  • utiliser l’argent pour acheter une rente.

Régime de participation différée aux bénéfices (RPDB)

Le RPDB de votre conjoint ou conjointe est traité comme les autres régimes enregistrés. Le montant détenu peut être transféré en franchise d’impôt dans l’un des comptes suivants, à votre nom :

  • REER;
  • FERR;
  • régime de retraite enregistré (si le régime le permet).

Actifs non enregistrés

Si votre conjoint ou conjointe possédait des actifs non enregistrés, vous pouvez probablement les transférer à votre nom sans incidence fiscale immédiate.

En effet, le transfert libre d’impôt de tous les actifs est possible entre conjoints.

Immobilier

Si vous détenez un immeuble en propriété conjointe avec droit de survie (les deux conjoints sont copropriétaires à parts égales), vous en acquerrez automatiquement la pleine propriété au décès de votre conjoint ou conjointe. Vous aurez donc moins de frais d’homologation à payer.

Je pourrai vous en dire davantage sur les implications du transfert d’actifs de votre conjoint ou conjointe.

Si la personne décédée n’est pas votre conjoint ou conjointe, les règles fiscales sont différentes.

Le transfert libre d’impôt mentionné ci-dessus ne s’applique qu’au conjoint survivant. En l’absence de conjoint, le cadre juridique n’est pas le même. Les lois fiscales prévoient que le décès entraîne la disposition réputée de tous les actifs à leur juste valeur marchande. Seule la présence d’un conjoint survivant ou, dans une moindre mesure, d’enfants mineurs ou d’enfants adultes ayant un handicap permet de réduire l’impôt

Impôt payable après le décès

Les bénéficiaires ne reçoivent aucun héritage tant que les dettes de la succession n’ont pas été acquittées. En général, la dette fiscale est la plus élevée. Si les liquidités sont inférieures au montant dû, il faut vendre des actifs de la succession. La vente d’actifs non enregistrés, par exemple des immeubles, peut entraîner un gain en capital. Quant aux actifs enregistrés, comme les REER ou les FERR, la pleine valeur marchande est imposable. Résultat, les bénéficiaires ne reçoivent pas forcément le montant qu’envisageait le défunt. Le gain réalisé sur la vente de la résidence familiale n’est généralement pas imposable, grâce à l’exemption pour résidence principale.

Homologation

Les frais d’homologation constituent un impôt provincial ou territorial sur la valeur de la succession. On ne peut échapper totalement à l’impôt, mais on peut réduire les frais d’homologation en prévoyant le transfert d’actifs hors de la succession, notamment en désignant un bénéficiaire pour l’assurance vie et les fonds enregistrés (ex. : REER). Les actifs en propriété conjointe sont également des actifs hors de la succession.

Transfert des prestations de retraite

Si votre conjointe ou conjoint décédé avait un régime de retraite, vous avez droit à des prestations. Le montant que vous recevrez dépend du type de régime et des modalités applicables.

Régime de retraite à cotisations déterminées

Les montants cotisés chaque année sont connus, mais les prestations de retraite dépendent du rendement obtenu sur les cotisations. Quand le participant prend sa retraite, les prestations lui sont généralement versées par un assureur sous forme de rente viagère à versements fixes.

Selon que votre conjointe ou conjoint est décédé avant ou après le début des versements, vous n’aurez pas droit au même montant.

Décès avant le début des versements
Si le décès survient avant le début des versements, vous pouvez demander de recevoir les prestations sous la forme à laquelle votre conjoint ou conjointe aurait eu droit (ex. : rente mensuelle garantie pendant 15 ans). Autre possibilité : si vous avez moins de 71 ans, vous pouvez demander un montant forfaitaire. Vous pourrez alors transférer l’argent dans un REER en franchise d’impôt. Ce montant forfaitaire qui remplace les paiements périodiques est appelé « valeur actualisée ».

Décès après le début des versements
Certaines provinces exigent une rente réversible dont le conjoint survivant est le bénéficiaire. Dans ce cas, le conjoint reçoit une rente viagère d’un montant réduit, par exemple 60 %.

Certains régimes autorisent le paiement d’un montant forfaitaire au conjoint survivant. Si celui-ci a moins de 71 ans, il pourra transférer l’argent dans un REER en franchise d’impôt.

Régime de retraite à prestations déterminées

Une formule détermine le montant que le participant recevra à sa retraite.

Comme pour un régime à cotisations déterminées, le montant reçu par le conjoint survivant varie selon le moment du décès (avant ou après le début des prestations).

Décès avant le début des versements
La valeur actualisée (valeur des prestations accumulées à ce jour) de la rente de votre conjoint ou conjointe à la date du décès peut vous être versée. Vous pourrez alors transférer l’argent dans un REER ou un FERR en franchise d’impôt.

Décès après le début des versements
Dans ce cas, vous pouvez choisir de recevoir une rente d’au moins 60 à 66,6 % de la rente payable à votre conjoint ou conjointe, selon les lois provinciales applicables.